La légende du Hof

Présentation de la ferme dit « Le Hof »

C’est par ce portail que les moines de Saint-Avold se sont présentés dans la cour de la ferme trois fois dans l’année, ce qui a fait croire aux habitants de Guessling-Hemering que derrière ces murs se trouvait un couvent : une légende qui est restée dans l’esprit de certains de nos citoyens jusqu’à ce jour. 

Des documents et d’anciennes photographies ont permis au Dr Guillaume COURTADE de Guessling de reconstituer la ferme de l’époque et de réaliser ce dessin.

D’après un document d’origine, on apprend que c’est dans l’imposant bâtiment au fond à droite, derrière l’arbre, que se trouvait la maison seigneuriale des moines.

La naissance d'une légende coriace

Lorsque les moines Bénédictins de l’ordre de St Benoît de l’abbaye Saint Nabor de Saint-Avold firent l’acquisition de la ferme de Guessling dite le « HOF » avant la guerre de Trente Ans, suite à un don fait par deux bourgeois de Saint-Avold (en l’occurrence l’honorable sieur de BOMBAL, gouverneur de la même ville, ainsi que le sieur Georges BOURGOIN pharmacien), ils ne s’imaginaient certainement pas qu’ils allaient perturber et hanter les esprits de nos villageois pendant des siècles.

En retour, les généreux donateurs demandèrent aux moines de s’engager à faire lire une grande messe à chaque anniversaire de leur mort ainsi qu’une messe basse par semaine.
Une messe basse pour le sieur de Bombal le mercredi et une messe basse pour le sieur Georges Bourgoin le mardi, comme il est stipulé dans le testament.

La ferme avec ces dépendances a beaucoup souffert pendant la guerre de Trente Ans, le village étant à l’abandon pendant des années. C’est vers 1700 que la reconstruction de certains bâtiments du Hof a été réalisée.

Trois fois par an, le Couvent de Saint Nabor réunissait, à sa convenance, tout le village : la première fois un mercredi après le début de l’année, la deuxième fois à Pâques et la troisième fois le mercredi après la Pentecôte.
Les moines étant aussi les décimateurs de nos villages, les citoyens de nos communes étaient obligés de leur verser dix pour cent de leurs revenus (récoltes diverses ainsi que certains animaux).

Il est dit que tous les sujets des deux villages devaient être présents sous peine d’une amende. Lorsque les moines de Saint Avold participaient à ces réunions, c’était au métayer de la commune de payer leurs frais de déplacement et d’hébergement.

Ceci confirme que les moines de Saint Avold n’étaient pas présents dans le HOF en permanence.

A travers ces explications, il est simple de comprendre qu’il n’y avait pas de Couvent à Guessling contrairement à ce que persiste à faire croire la légende.
Jusqu’à ce jour, aucune preuve sur l’existence d’un couvent ne nous a été présentée.

Du dossier de justice des moines, le 16 fevrier 1756.

A la requête des vénérables, Abbés prieurs et Religieux de L’Abbaye de ST-Avold ordre de ST Benoît, lesquels pour L’acte du présent et vingt quatre heures seulement font Élection de Domicile en leur maison seigneuriale de Guessling-Hemering dépendants de la cure de Boustroff.

Présentation du texte d’origine.            

Explication d’une partie de la lettre envoyée en 1756 par les moines de ST Avold à Henry HURAY Curé nommé à Guessling par l’évêché de Metz, ce dernier ayant pris possession de la chapelle de Guessling malgré l’opposition des moines.

Ce texte indique clairement qu’il n’existait pas de couvent dans le « Hof » mais uniquement une maison seigneuriale qui appartenait aux moines.
Ce document est unique et se trouve dans le dossier du procès qui opposait les habitants des deux villages aux moines pour avoir un Curé et non un Vicaire.