Années 1600-1760
Après la guerre de Trente Ans les plus courageux des villageois reconstruisent leurs maisons détruites et la vie reprend son cours. D’après des documents authentiques de l’époque qui relatent le combat que les deux villages engagent pendant des dizaines d’années contre les moines Bénédictins de l’Abbaye de Saint Nabor de Saint Avold pour avoir un Curé à part entière et ne plus dépendre de l’église mère de Boustroff.
Les moines Bénédictins de St Nabor
Lorsque les moines Bénédictins de l’ordre de Saint-Benoît de l’abbaye Saint Nabor de Saint-Avold firent l’acquisition de la ferme de Guessling dite le « HOF » avant la guerre de Trente Ans, suite à un don fait par deux bourgeois de Saint-Avold, ils ne s’imaginaient certainement pas qu’ils allaient perturber et hanter les esprits de nos villageois pendant des siècles et même jusqu’à ce jour !
La guerre de Trente Ans causa de nombreux dégâts dans notre région où les pertes furent très importantes.
Les villages furent détruits et abandonnés laissant une population désemparée mais cependant pas désespérée.
Avec beaucoup de courage, les habitants décidèrent de reconstruire leurs villages malgré les conditions déplorables.
C’est alors que les moines prirent une grande place dans la vie du village, résidant trois fois par an dans le HOF de Guessling qui était une maison des seigneurs (et non un couvent comme le laisse croire la légende ) !
La reconstruction des villages qui occupait grandement les esprits des villageois ne les empêcha pas de se battre ardemment pour obtenir un curé afin de remplacer le vicaire mobile qui leur avait été imposé, et ceci contre l’avis des moines vivement opposés à ce projet.
Au Moyen-Age, ces derniers, au nombre de 12 à 15, étaient considérés comme très pauvres, les aides pour les soutenir venant surtout de l’Evêché de Metz.
On peut donc comprendre aisément pourquoi ils ne voulaient pas accorder aussi facilement un curé à Guessling et Hemering, les dépenses pour ce dernier étant plus élevées que celles nécessaires à un simple vicaire.
Ce n’est que grâce à l’intervention du Saint-Père, qui eut le dernier mot en 1758, que l’on accorda un curé aux deux villages.
La guerre de trente ans
Nous avons souvent évoqué les atrocités de la Guerre de Trente ans sans pour autant vous parler de son origine.
Cette guerre relève d’un conflit religieux et politique né en Allemagne et qui s’est progressivement étendu à l’Europe occidentale de 1618 à 1648 Les ravages qu’elle a entraînés, comme les épidémies de peste et de typhus, furent à l’origine de la plus grande catastrophe économique et démographique de l’histoire de la Lorraine.
Ce conflit puise son origine dans le profond antagonisme religieux, né de la réforme, qui existait entre les catholiques et les protestants. Cette haine élargit le conflit et joua un rôle clé dans son déroulement.
Suite à la guerre, les maisons d’habitation du HOF ainsi que ses granges et ses étables furent complètement délabrées tout comme il en fut très certainement pour le reste du village, abandonné par les habitants depuis des années.
La plupart des documents relatant l’histoire de notre région ayant été détruits lors de cette période de chaos, nous nous appuyons sur les événements dramatiques de l’année 1635 relatés par Henry Champlon, curé de la paroisse d’Ottonville dans le canton de Boulay de 1626 à 1636.
D’après le récit de l’abbé Champlon, les Croates, les Hongrois et les Polonais se distinguèrent par leur cruauté, mais ils furent tous surpassés par les Suédois dont les procédés barbares ont laissé dans le pays un souvenir impérissable. Aujourd’hui encore, la Guerre de Trente ans s’appelle en Lorraine : « La Guerre Suédoise ».
Ces hordes sauvages ont profané et détruit plus de 600 églises dans les environs, rompu et détruit touts les sanctuaires, les reliquaires et les autels.
La terreur que les hordes suédoises répandirent autour d’elles était indescriptible. En 1649, il n’y avait plus que 33 maisons « debout » à Morhange et 20 dans sept villages des alentours.
Les loups s’étaient multipliés à tel point que, poussés par la faim, ils pénétraient en plein jour dans les villages et les fermes, pour attaquer et dévorer femmes et enfants.
On peut se poser la question, dans quelles conditions vivaient les habitants qui devaient braver le danger pour simplement vivre chez eux !
Malgré tout, les pires atrocités de la Guerre empêchent rarement la vie de reprendre ses droits, même s’il faut souvent des années pour effacer les traces meurtrières.
La vie reprend son cours vers 1670
A la fin de la guerre, après l’abandon des maisons et des terres, il n’y avait pas d’autres alternatives que de reconstruire.
Les premiers arrivés ne trouvèrent plus les marques dans les champs, ce qui devint sûrement un sujet de discorde entre les laboureurs et les plus riches.
Les terres appartenant toujours à l’Evêché de Metz (données à l’abbaye de Saint-Avold pour l’exploitation), tous les laboureurs étaient locataires des terres des bans de Guessling et de Hemering. C’est donc aux moines que revint la responsabilité de réorganiser la nouvelle distribution de ces terres en 1684 et de poser de nouvelles bornes pour éviter le prolongement des discordes entre les laboureurs.
Les partages furent réalisés et de nouveaux noms furent octroyés aux différentes parcelles : Le Hondsbill, Grosmärchenheck, Guemendal, Krentzerschlag, Hinschel, Le Grewen, En Emsbrill, En Zeyners Vinkel,…
Il existait environ 140 noms de lieux sur Guessling et Hemering. Qu’il y ait eu des mécontents lors de ces distributions ne surprendra personne !
Voici quelques-uns des plus gros bénéficiaires de l’époque : Hesse, Becker, Peter, Philippe, Sondag-Coune, Schneider, Baur, Potte, Muller, George Klein, né en 1609 et décédé en 1699, ancien maire ainsi que son fils Jean Klein. Nous signalons également lors de la distribution des terres, Jean Klein (Cleine Maire) en 1684, originaire de Bistroff et les Dames Religieuses Bénédictines de St Nabor.
On relève 400 habitants à cette époque, ce qui paraît peu : il n’y avait alors que 80 foyers pour Guessling et Hemering !
Les dames religieuses dans notre village
Nouvelles familles et reconstructions
C’est au début des années 1700 que de nouveaux noms venus d’ailleurs apparaissent : les Hoff, originaires de Bermering, les Seichepine, originaires de Mainvillers, ; les Streiff, originaires de Vallerange; les Bartholomé et Schmitt de Lelling; les Tarillon de Adelange/Boustroff, les Türk de Vahlen …
C’est ainsi qu’arriva dans notre village Jean Schmitt de Momerstroff ( près de Boulay ) pour épouser Marie Hoff, fille de Jean Hoff de Bermering. Ils donnèrent naissance à un grand homme de notre village : Le Général Schmitz ( voir la brochure « Guessling-Hemering et 750 ans d’histoire de notre village »).
Rapidement, les plus courageux des villageois entreprirent de reconstruire leurs maisons détruites.
A partir de nos témoignages, on peut affirmer que parmi les premières maisons rebâties, on trouve celle de M. Jacob Louis à Hemering qui portait l’inscription « 1648 » dans le couloir ( depuis la maison a été rénovée et l’inscription n’existe malheureusement plus ).
Deux autres maisons portant une inscription de 1672 au plafond du couloir ont été répertoriées : il s’agit de la maison de Mme Ida Zangrossi dans le Ecken et de celle du défunt Alfred Klein située dans la rue principale.
Il n’a donc fallu attendre que 8 années après la guerre, pour que les premières maisons se reconstruisent et cela probablement sur des fondations déjà existantes.
On peut également noter que la maison « des Philippe » dans le Ecken fut acquise par cette famille en 1685; donc sa construction était antérieure à cette date. Elle devait aussi être plus grande qu’aujourd’hui car elle comprenait l’actuelle maison de M. Michel Lack.
Des documents nous indiquent également l’existence de bâtiments datés autour de 1730 : les maisons des familles Muller et Cordonnier dans le Hof.
Les prêtres et le baptême
La cure de Boustroff, où les prêtres avaient inscrit tous les actes de naissance, mariage et décès concernant les habitants de Guessling-Hemering entre 1700 et 1728, nous donne un aperçu intéressant de cette époque.
Durant cette période, 30 mariages et 236 naissances furent enregistrés, preuve que le village avait repris vie.
Les actes de naissance de l’époque commençaient tous par la même phrase :
« L’enfant né ce jour a été baptisé »
Ainsi, à quelques exceptions près, le baptême correspondait au jour de la naissance ! En fait, la mort infantile était très courante et peu d’enfants restaient en vie au-delà d’une journée. Baptiser un enfant le jour de sa naissance permettait de parer à la croyance « qu’un enfant non baptisé ne pourrait pas monter au ciel et être enterré au cimetière ».
Bien souvent, en l’absence du curé, les matrones, et plus tard les sages-femmes, baptisaient elles-mêmes et en cachette l’enfant non-viable ou mort-né, afin d’éviter la crainte que les parents avaient envers l’église et aussi soulager leur chagrin.
Le baptême a souvent été cause de discussions au sein de l’église.
Au début du 18ème siècle, une doctrine élaborée aux premiers temps de la réforme déniait toute valeur au baptême appliqué à de jeunes enfants et ne l’admettait que pour les adultes. On appelait ces gens des « Anabaptistes », c’est à dire « celui qui baptise à nouveau ». Ces hommes voulaient choisir eux-mêmes, en tant qu’adulte, la date et les modalités de leur baptême. Ils rejetaient la hiérarchie de l’église et l’autorité des institutions civiles dans le domaine religieux. Pour cela, ils furent accusés de sédition ( c’est à dire « désobéissance envers l’Etat et envers ceux qui détiennent l’autorité ») et d’hérésie puis persécutés et souvent martyrisés.
Les prêtres virent dans cette pratique un danger pour l’église et son avenir. Ainsi, lors des visites canoniques de 1707, l’archiprêtre de Morhange fit un rapport à l’Evêché de Metz précisant que le comte d’Helmstatt de Morhange avait attiré, dans son château, 6 anabaptistes qui pouvaient causer désordre et scandale!
Le comte ne se laissa pas impressionner par les remontrances de l’archiprêtre…
Nous avons, par la suite, découvert dans les documents de l’historien Nicolas Dorvaux que le seigneur de Morhange, le comte d’Helmstatt, était « Luthérien avec toute sa maison, hormis trois serviteurs qui étaient catholiques ».
Deux villages disctincs en 1700 - Guessling et Hémering
Considérés comme deux villages distincts en 1700, Guessling et Hemerig étaient cependant réunis dans un même combat : avoir un curé bien à eux et ne plus dépendre de la cure de Boustroff !
La défense de cette cause fut passionnante et dura des dizaines d’années avant d’avoir une fin heureuse avec la venue d’un curé pour les deux villages.
Mais, qu’espérait donc Hemering en s’associant à Guessling pour ce combat ?
Croyaient-ils vraiment que si Guessling avait une chance d’avoir son prêtre à part entière, eux-mêmes, gens de Hemering pourraient par la suite également prétendre à avoir leur propre prêtre ?
C’était mal connaître les moines de Saint-Avold qui encaissaient les dîmes mais ne voulaient surtout pas dépenser ces rentrées d’argent pour payer un prêtre supplémentaire.
On peut rappeler qu’à cette époque, Guessling possédait déjà une chapelle sur l’ancien cimetière alors que les croyants de Hemering ne construiront la leur qu’en 1818 car il est fort probable que celle datant de 1341 disparut pendant la guerre de Trente Ans, en 1635.
Toujours est-il que face à des difficultés pratiquement insurmontables, les croyants des deux villages se sont réunis pour vivre une histoire extraordinaire relatée dans des documents uniques que nous traduirons ici.
La seule chose que les villageois répètent depuis des générations est, qu’avant 1700, les croyants devaient se déplacer à pied jusqu’à Boustroff pour assister aux offices.
En fait, de 1700 à 1730, des vicaires virent de Boustroff pour faire des offices à Guessling. Ils étaient une douzaine qu’on appelait « vicaires mobiles ». Les changements constants ne plaisaient guère à la population et les habitants répétaient que sans la présence permanente d’un curé, un malade pourrait mourir sans les sacrements de l’église.
Ce n’est qu’en 1730 que dans notre village fut nommé un vicaire résident à qui on attribua les mêmes fonctions qu’à un curé. Mais l’abbaye de Saint-Avold fut exaspérée face à la réaction des villageois qui réclamaient toujours un Curé à part entière et non un Vicaire !
Il est fort possible qu’un vicaire coûtait alors moins cher qu’un curé !
Une enquête fut ainsi mise en place. D’innombrables témoignages de personnes (probablement choisies par les enquêteurs !) vinrent soutenir la demande des habitants de Guessling et Hemering.
Il est intéressant de noter que certaines personnes interrogées ne parlaient pas le français et que l’on fit appel au curé de Grostenquin, Jacques Colmer, pour traduire, sous serment, leurs témoignages.
La réaction de l'abbe Baudinot - Abbaye de Saint Nabor
Devant la commission d’enquête ont aussi comparu les habitants d’Adelange qui dépendaient également de la cure de Boustroff.
Ils n’étaient pas favorables à la demande de Guessling et Hemering. Pour eux, il était évident que les habitants de ces villages avaient formulé cette demande uniquement pour se soustraire à l’entretien de la Mère Eglise, ce à quoi ils étaient condamnés pour tiers par décret du parlement de Metz daté du deux janvier mille sept cent vingt en conformité dans la transaction appelée par le dit arrêt. Il y a tout lieu de croire que c’est pour cette raison que le jugement a débouté les demandeurs de la requête qu’ils avaient faite en mille sept cent vingt neuf.
On lit :
« Pourquoi ériger leur vicariat en cure ? Il y a jugement tant pour le spirituel que pour le temporel, et en conséquent les habitants de Guessling et Hemering sont non recevables et mal fondés dans leur nouvelle demande »
(texte original signé par Nicolas Tarillon Syndic et Jean Nicolas Tonnelier, alors Maire d’Adelange).
Voici un extrait des copies du précédent jugement (comportant une vingtaine de pages). On y retrouve avec intérêt le français tel qu’on l’écrivait il y a deux cent cinquante ans.
A également assisté à cette séance Dom Joseph Baudinot, Abbé de Saint-Avold, en qualité de Patron et Collateur du vicariat perpétuel de Boustroff dont dépendent les villages de Guessling et Hemering, lequel a déclaré s’opposer personnellement à l’érection de ces deux villages en cure.
Cette demande a déjà été déboutée par jugement, et c’est l’officialité qui a ordonné qu’il n’y aurait qu’un Vicaire résident, ainsi la chose est jugée.
D’ailleurs leurs motifs sont destitués de toute vérité, tant pour les défauts de personnalités dans la procédure, que pour le nombre de communiants et des enfants capables d’instructions, qui ne passent pas trois cents en tout, tandis qu’ils le portent à plus de six cent cinquante, et qu’ils ne sont exposés au moindre accident pour se transporter à leur Mère Eglise, vu qu’il n’y a ni bois ni ruisseaux à passer et que le trajet ne fait que trois quarts d’heure.
D’ailleurs depuis qu’ils ont un Vicaire résident qui fait les mêmes fonctions qu’un Curé, ils ne se trouvent plus obligés de faire chemin.
C’est pour toutes ces raisons que le Comparant s’oppose dans la forme que faire se peut à la dite érection de laquelle opposition la requis acte et signé.Baudinot Abbé de Saint Avold
Dom Joseph Baudinot fut Abbé de 1744 à 1763 en l’Abbaye ainsi que coadjuteur en 1737. Il faisait preuve d’une réelle arrogance dans ses accusations et était en parfait désaccord avec d’autres témoignages. Il est d’ailleurs fort probable que lui-même n’ait jamais fait à pied ce trajet de Guessling à Boustroff à travers champs !
Érection de l'église de Guessling en cure
Voici le début du Décret des Commissaires en introduction à cette enquête :
Sujet :érection de l’église de Guessling en Cure, et de l’incorporation du village de Hemering, circonstances et dépendances des parties intéressées dûment appelées pour donner à chacune en ce qui concerne leurs consentements ou déduire leurs moyens d’opposition de tout quoi sera dressé procès-verbal.
Donné en notre Château de Fescaty le 5 janvier 1754 signé Claude de Roncroy de Saint Simon Evêque de Metz (de 1733 à 1760).
Vu la requête ci-dessus et le décret de Monseigneur l’Evêque de Metz en date du cinq janvier mil sept cent cinquante quatre, nous, en acceptant la Commission, avons ordonné qu’il sera pour nous informé de la vérité des faits y énonces et notamment de la commodité et incommodité de l’érection de l’église de Guessling en Cure et l’incorporation du village de Hemering.
On lit également que :
« Les parties intéressées et les témoins seront assignés par devant nous chez le Sieur Bazin, curé de Bistroff, au lundi six mai 1754 à huit heures du matin et tous les jours suivants, même lieu et pareille heure. Ont aussi comparu les Révérends Pères Prieurs et Religieux Bénédictins de Saint-Avold, lesquels nous on dit que les moyens Canoniques exposés par les demandeurs sont supposés à réflexion car ils ont un vicaire résident au lieu de Guessling qui y fait les mêmes fonctions qu’un curé, ni ayant d’autre différence que celle du nom de Vicaire à celui de Curé».
Analyse de ce texte :
Depuis longtemps, on se demandait quand aurait lieu la fusion entre les deux villages. Preuve est faite que ce n’est pas administrativement qu’eut lieu ce mariage mais, comme expliqué ci-dessus, plutôt dans « le spirituel ». L’Evêque affirme bien qu’en 1754, la communauté de Hemering a été incorporée à Guessling. Il n’existe alors plus qu’une seule communauté : celle de Guessling-Hemering.
Il leur était indifférent que Boustroff soit près ou éloigné et que les chemins soient aisés ou difficiles puisque les habitants n’étaient pas obligés d’aller jusqu’à Boustroff.
Les preuves à cet égard étaient donc inutiles.
Affaire du prêtre Henry Huray
Le 17 janvier 1756
A la requête du vénérable Abbé, prieur de l’Abbaye de Saint-Avold, ordre de Saint-Benoît, lesquels pour l’enquête présente et pour vingt quatre heurs seulement font élection de domicile de leur maison seigneuriale de Guessling et Hemering dépendant de la cure de Boustroff.
Soit signifié à Mr Henry Huray prêtre, actuellement curé de Volmerange en la personne de Nicolas Bolte prêtre et prétendu administrateur résidant dans la maison vicariale du dit Guessling à lui enjoint d’en avertir le premier.
Il est revenu aux requérants, à leur grand étonnement, que le dit Mr Huray avait, depuis peu, l’assurance de prendre possession de la chapelle du dit Guessling et s’en déclarer curé en titre, malgré le fait que cette chapelle n’a été faite par les habitants du dit Guessling-Hemering que pour leurs commodités et qu’aucun ecclésiastique n’a jamais fait que fonction de Vicaire amovible.
Les villages de Guessling et Hemering dépendent de la cure de Boustroff dont les requérants sont collateurs du dit lieu et son seigneur haute et moyenne justice est également décimateur.
Or, en ses qualités, comme de leurs intérêts à tout égard de connaître le prétendu titre à la faveur duquel le dit Henry Huray s’est présenté, a pris possession et entend faire valoir sa prétendue qualité de curé du dit Guessling et Hemering.
En lisant ce texte, nous pouvons constater que les moines n’étaient pas contents de ce curé qui venait s’installer à Guessling sans leur accord.
Ils avaient compris que le combat tournait en faveur des habitants de Guessling et Hemering.
Leurs arguments étaient toujours les mêmes : Guessling n’avait qu’une chapelle et n’avait le droit qu’à un Vicaire et non à un Curé.
De plus, les moines n’appréciaient pas du tout le fait que ce soit l’Evêché de Metz qui installe Henry Huray.