Les fontaines

Les Fontaines, souci permanent dans le village

Un sujet occupait en permanence notre village et surtout l’esprit de nos élus : c’était les fontaines publiques.
A Guessling, nous connaissons celle du Gangoulf qui auparavant ne devait pas causer beaucoup de soucis, mis à part le fait qu’elle déborde de temps en temps et inonde le quartier. 

Mais il y avait celle « au milieu de la rue », près des maisons du Jupp, qui s »était écroulée en 1829 et qu’on ne devait plus reconstruire car il y avait un projet de construction d’une route allant de Faulquemont vers Grostenquin.

Un texte dit qu’en 1849, la commune fit venir Mr l’abbé Paramelle afin de connaître quelques bonnes sources pour y construire des fontaines. Ce dernier était donc probablement un sourcier de la région.
On trouva une fontaine au début du chemin qui mène vers le château d’eau, et une autre près de la maison de la famille Thiel, en face de chez Britscher.

Mais celle qui posa un problème, c’était le bassin devant la mairie, en face de l’église. Je pense qu’au début, ce n’était qu’un puits qui ne donnait pas satisfaction et qui était probablement souvent à sec.

On eut alors une idée géniale pour cette époque : puisque les sources n’étaient pas sur place, il suffisait d’aller les capter là où elles se trouvaient et de les réunir en un même lieu.
Le conseil vota donc un budget de 150 francs pour donner du travail aux pauvres indigents afin de collecter les sources en une fontaine publique sur place, en face de l’église.

On a donc d’abord construit un bassin devant la mairie, puis on a capté les sources à plus de 250 mètres du bassin du canton dit « ELTENPILCHEN », derrière la mairie.
En 1856, on écrivait que « les travaux pour la fontaine publique à la recherche de sources sont un complet succès ; au total, quatre sources qui donnent ensemble cent litres d’eau / minute ».

Le Maire disait que tout le monde reconnaissait l’utilité de la fontaine publique, surtout « quand les puits sont à sec, on sait ce que vaut l’eau ».
Il loue en plus le conseil de l’empressement qu’il a mis à le seconder pour mener les travaux à bonne fin, malgré les nombreuses contradictions qui se sont présentées.

Histoire inédite sur la fontaine du St Gangoulf en 1674

A cette époque, donc en 1674, il y eut une plainte portée contre un homme de Guessling, du nom de Friedrich BECKER Echevin, qui habitait dans le Hof à côté de la maison seigneuriale.

Il était reproché à F. Becker, d’avoir retenu l’eau qui coulait de la fontaine St Gangoulf par le petit ruisseau vers Hemering et qui alimentait l’étang qui se trouvait derrière les jardins. Il paraît que F. Becker aurait fait un barrage pour retenir l’eau, pour y mettre des poissons. Si c’était le cas, il est évident que l’eau devait déborder de toutes parts et inonder tout le secteur autour de la fontaine.

Mr Claude Tailleur Échevin de Boustroff, a ordonné à Thomas Miller et à Hans Schneider de Guessling d’aller faire une visite pour constater les dégâts qu’aurait causés F.Becker avec ses poissons à la fontaine de St Gangoulf. Ils étaient accompagnés par le procureur d’office Mr Fabroque de l’abbaye de St Avold, qui invoquait que  » visite soit faite aux dépens de qui il appartiendra  » c’est à dire, que F. Becker devrait payer les frais résultant de l’enquête, et que ce dernier devrait verser une amende. Mais F. Becker se défendait en disant que les dits poissons ne causeraient ni dégât ni dommage à la fontaine (phrase d’origine du document).

Ce qui est surprenant, c’est que lors des travaux d’assainissement on a découvert des poutres à deux mètres de profondeur à proximité du jardin de la famille Norbert Cordonnier. Alors qu’il est dit dans un autre document, que F.Becker habitait à l’époque, vers 1674, dans une des maisons du Hof, voisine de la maison seigneuriale. Était-ce un hasard, alors que tout concorderait pour dire que F. Becker aurait construit, avec des poutres et de la paille, un barrage pour retenir l’eau du ruisseau afin d’y implanter ses poissons ?