Si une nouvelle église pour mille habitants avait été construite sur l’ancien site, c’est à dire sur le cimetière, où les morts auraient-ils été enterrés ?
Le jour de la délibération, quatre membres du conseil municipal résidant à Hémering demandèrent à ce que la construction de l’église soit faite sur un emplacement « plus raisonnable » (comme ils disaient !), c’est à dire à l’extrémité de Guessling, à gauche de la route, afin d’embellir le village et d’être aussi avantageux pour les gens de Guessling que pour ceux de Hémering.

Mais, comme toujours, les représentants de Hémering étant en minorité, ce sont les membres de Guessling qui eurent le dernier mot (on a d’ailleurs rarement fait de cadeaux à ceux de Hémering).
Cependant, probablement suite à la demande des gens de Hémering, on fut obligé d’ouvrir « un procès-verbal d’informations » et on a voté. Soixante-cinq personnes étaient pour l’implantation de l’église sur l’emplacement actuel et cinquante-huit contre. Ceux qui ne se présentaient pas, acceptaient le projet. Est-il besoin de dire qui était pour et qui était contre ?!

 Dans un texte, le Maire note que la commune a assez de fonds pour faire face à ce projet. Ces paroles durent sûrement calmer les esprits de certains villageois.

Quand, en 1845, on prit la décision de construire cette nouvelle église, il fallut d’abord trouver un terrain pour réaliser ce projet. Ainsi, on fit l’acquisition d’un jardin situé en face de l’école (la mairie actuelle) et qui appartenait à Jean Nicolas METZINGER.
C’était le seul terrain suffisamment important que la commune acquit pour la somme de 2800 francs.

Ainsi, dans la même année, le conseil municipal de Guessling faisait part au Préfet des moyens dont disposait la commune pour compenser le déficit engendré par la construction de l’église :

• Vente des pierres de l’ancienne église : 5000 frs
• Nettoiement du quart de bois en réserve : 1300 frs
• Vente de 192 ares de terre communale (Heckenstich) : 3000 frs
• Vente de 23 ares de pré : 600 frs

En 1850, à peine trois mois après la bénédiction de la nouvelle église, il y eut une délibération quelque peu curieuse, et même incompréhensible d’après des textes originaux qui disent :

Il faut rehausser le mur du cimetière de 20 centimètres, abattre le coeur de l’église, et construire une chapelle en place, puis vendre les résidus aux mêmes conditions que celles de l’église. La démolition du coeur rapporte 35 francs et il faut 15 francs pour niveler le cimetière et ériger deux grandes croix.

Donc, si l’on comprend bien ce texte, l’église étant terminée, on disposait certainement encore d’un peu d’argent et un membre du conseil dut proposer de construire une chapelle sur le cimetière.

En 1850, le sieur PAYMAL fut chargé, pour la somme de 335 francs + 50 francs de supplément, de dorer les chapiteaux et les bases de l’autel en stuc, de repeindre les deux statues de la Sainte Vierge et de Saint Antoine comme elles étaient auparavant dans l’ancienne église, et de faire deux socles aux statues afin de leur donner une hauteur proportionnée à celle de la niche.