Histoire du village depuis 1257

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Extrait d'une lettre de 1257

En 1720 cette lettre a été traduite du Latin en français par deux moines de l’abbaye de St-Avold. Probablement à la demande du curé ROYSIN de Bistroff. Ce même texte se trouvant dans les archives de ce village. La date de 1257 est donc exacte. Extrait d’une lettre qu’a fait parvenir l’évêché de Metz à Théodorique avocat des cours de Guessling à savoir Hémering et Cornessa.

En 1257, le jour des St Martyrs, l’évêché de Metz fait parvenir à Théodorique, fidèle soldat de Hombourg avocat des cours de Guessling à savoir Hémering et Cornessa, une lettre où il indique les conditions des impôts à verser, soit au château de Hombourg, soit au chateau de Zorpach, à Marsperich ou à Metz. Impôts selon l’usage de la comtesse de Londrof et le Couvent de St-Nabor de St-Avold propriétaires des lieux. Les propriétaires d’un cheval (jument) ou d’un boeuf tirant à char versera 1/4 de blé, moitié froment moitié avoine. Le propriétaire de chevaux (juments) boeufs non travaillants versera un denier seulement. Idem pour les veaux et poulains et ânes qui n’auront pas un an passé. On paiera également un denier pour chaque porcet de chaque brebis, mais rien pour les petits porcs qui ne vont pas encore en pâture et qui sont encore à la garde du porcher. Les gens qui n’ont qu’une vache frange seule sont quitte du paiement. Mais ceux qui ont plusieurs vaches paieront un denier. Il faut savoir que si les hommes des dites cours de Guessling à savoir Hémering et Cornessa s’accordent d’ailleurs de quelques porcs pour la pâture des glands ou herbes des bois, allant à la glande au terme marque à savoir depuis l’exaltation de St-Croix jusqu’à la fête de St-Nicolas ne paieront rien, mais s’ils les retiennent, passé les termes susdites ils devront payer comme pour les porcs. Les gens n’ayant pas d’animaux pour cultiver la terre paieront 1/4 de blé seulement, moitié froment moitié avoine et six deniers seulement, mais la veuve qui n’a pas les choses susdites à savoir terre habitable et possession ne payera rien sinon les droits dus à l’avocat à raison de l’avocasserie à savoir la centième partie d’avoine à combler, un denier et une poule. Idem l’avocat ou ces héritiers recevront de chaque ménage une poule la veille du carnaval et de la fête de St Jean Baptiste un petit poulet, et à la St Martin le sixième d’une mesure d’avoine un denier et un poulet.

Le cours de l'histoire de Guessling-Hémering et Cornessa

1257 – Comtesse de Landroff, et le Couvent de St Avold
1281 – Evêché de Metz, et les seigneurs de Varsberg
1341 – Les 2/3 des terres au Couvent de St Avold
1460 – Les von Greiffenklau de Volrats
1494 – La moitié à Wilhelm de Varsberg
1581 – Au Duc de Lorraine
1599 – Une part à Nimeskern
1630 – Au seigneur Helmstatt de Guessling (Charles HIEGEL)
1681 – Von Eltz de Freistroff.
1683 – Souveraineté de la France
1733 – Abbaye de St Avold (le Hof par donation)
1789 – Toujours Abbaye de St Avold.
1793 – La dernière partie était toujours le Hof.

On ne peut pas faire de comparaison entre cette époque et aujourd’hui sur l’importance de la localité. Il n’existait probablement que quelques maisons par-ci et par là. Par exemple Cornessa n’était qu’une ferme en face de l’Étang des Sirènes actuellement. Le centre du village se trouvait sûrement autour de l’ancien cimetière, le Ecken, ainsi que le Hof et plus bas vers la fontaine de St. Gangoulf.

Historique de Guessling

Guesseling village de l’ancienne province des trois Evêchés, situé à gauche de la Nied, paroisse et mairie qui ont pour annexe la ferme de Hémering.

  • Arrondissement de Sarreguemines, à 35 Kil. S-O.
  • Canton de Gros-tenquin, a 9 Kil. et à 42 Kil. S-E de Metz
  • Distribution des Postes par Faulquemont, succursale.
  • Ecole fréquentée par 79 garçons, et une autre par 74 filles de ce village et de Hémering.
  • Revenus des instituteurs : 670 Fr, Population 770 individus; maisons 106
  • Territoire Prod. 761 Hectare, 363 en terres labourables, 268 en bois, 80 en prairies et 30 en jardins
  • Guesseling, ainsi que Hémering, son annexe, a été repeuplé après la guerre des suédois, par les étrangers de tous pays.
  • Le ban a été partagé en quinze lots entre les moines de Saint-Avold ou étaient les seigneurs décimateurs jusqu’à la révolution de 1793. On voit encore dans ce village un vaste bâtiment dit la cour, qui leur appartenait; il est occupé maintenant par plusieurs ménages.
  • Au dessus de Hémering se trouvait un hameau dont il n’y a plus de traces.
  • L’église a été bâtie en 1690 et restaurée en 1772; on y remarque un tableau représentant l’ascension, peint par Milgnoder de Nancy, né à Rémering.
  • Le terrain de cette commune est calcaire et argileux : au sud il se trouve une carrière de plâtre gris et blanc à une profondeur 4 à 5 mètres, et une autre carrière de plâtre de 4 mètres d’épaisseur; à l’ouest, il existe des carrières de pierres a un mètre de profondeur toute la partie boisée est un terrain siliceux gras dont on extrait le sable pour bâtir.
  • Les habitants sont très actifs; ils exercent les professions de laboureurs, tailleurs d’habits, cordonniers, tisserands, maçons, charpentier, épiciers, bûcherons.
  • Les jeunes gens embrassent généralement l’état militaire.
  • On élève dans cette commune un grand nombre de bestiaux.
  • Le terrain produit blé, seigle, orge, avoine, trèfle, pommes de terre, et choux en grande quantité; tous les légumes y réussissent fort bien.
  • Cette commune est traversée par le chemin de grande communication de Gros-Tenquin à Faulquemont et Barst.

Das Reichsland Elsass Lothringen

Gosselingen 1281

En 1481 la Commune comprend 489 habitants avec son annexe Hémering.
Paroisse catholique de l’archiprêtre de Morhange, l’église a été rénovée en dernier en 1850.
Guessling appartenait au Bailliage de l’Evêché de Vic et était le siège d’une seigneurie, Hémering compris.
La commune était en possession de l’Abbaye de St Avold, et le resta jusqu’à la Révolution.
En 1281 le village appartenait à la seigneurie de Varsberg, laquelle a réservé son droit en 1486, en 1494 et en dernier en 1508.

La part de cette dernière est probablement allée vers les von Eltz de Freistroff.
En 1486 les von Greifenklau de Volrats faisaient une main mise pour le comte des von Offenstein sur une partie de la commune.
Cette partie était en 1554 et encore en 1589 entre les mains des Nimeskern, et il semblerait que plus tard elle a été acquise par les von Eltz, lesquels ont été en 1681 les seuls propriétaires à avoir cédé à l’Abbaye de St Avold en 1733.

En 1790 la commune fut rattachée au canton de Faulquemont pour passer en 1795 à celui de Bistroff et en 1802 à celui de Grostenquin. Ce canton faisait d’abord partie de l’arrondissement de Sarreguemines pour passer à celui de Forbach.

Au 17ème et au début du 18ème siècle la population essentiellement agricole et artisanale (tonneliers, tisserands, charrons, maçons,) passa de 1826 à 1837 de 214 à 984 âmes pour arriver en 1850 à 1045 habitants.

On pense que ce développement était dû surtout aux nombreuses constructions : écoles, presbytère (1832), église (1849/1850) créations et réfections de chemins vicinaux sur routes départementales. La population vivait assez misérablement. Il est à noter que durant cette période une forte épidémie de choléra fit en 1854, 63 victimes. En général l’on comptait 40 % de décès avant les 20 ans dont de nombreux enfants à la naissance et de femmes en couche.

Source : tome 3 page 340 (Archives de la Stadtbücherei de Sarrlouis)

Extrait du Livre « DIE ALTEN TERRITORIEN »

Guessling ainsi que Hémering, qui se trouvent sur le même ban étaient la propriété de l’abbaye de St Avold sous la haute vouerie et souveraineté de l’évêché de Metz. Déjà en 1281, les seigneurs de Varsbeg ont essayé de s’approprier une partie du village. En 1494, Wilhelm, fils de Heinrich de Varsberg qui d’ailleurs avait hérité de son frère la moitié du bailliage, voulait en faire un fief féodal. En 1508, Varsberg possédait toujours sa part sur le village. Il semble que les von Eltz de Freistroff possédaient en 1681 la totalité du fief, qui auparavant avait du renoncer au 15ème siècle puisqu’il y avait une mainmise hypothécaire sur l’autre moitié. Cette partie est allée vers les Nimeskern en 1599 et n’a été acquise que plus tard par les von Eltz. Dans la réunion parlementaire de Metz, le 2 août 1683 les villages réunis de Guessling et Hémering ont été rattachés à la France, et l’autre partie à l’abbaye de St Avold qui l’était encore en 1789. L’abbaye a acquis la part des seigneurs von Eltz en 1733.

Heimatkunde des Kreises Forbach de LÖHR 1888

Guessling se trouve sur la route de Faulquemont à Grostenquin. Le village a 774 habitants, dont 224 pour l’annexe de Hémering. Dans le village, le Fischereibach prend sa source pour ensuite rejoindre la Nied à Lelling.

Près du Surbachweiher, près de la ferme de la Maxe, le Schwartzweiherbach fait partie des ruisseaux qui alimentent la Nied du Bischwald.
Dans le village se trouve une église construite en 1848, une école de garçons et de filles. La construction date de 1832 pour la première et de 1881 pour la seconde.
A Hémering se trouve une école mixte construite en 1869.
Le ban de Guessling contient 1011 ha, dont 589 ha de terres très productives et 121 ha de prés.
La population se compose surtout de cultivateurs qui cultivent notamment des pommes de terre 1/3, le blé 1/3 du total des 1011 ha, l’avoine 1/3, mais également des féculents, du tabac, ainsi que du raisin.
L’élevage des oies est très important à cette époque. La forêt a une surface de 268 ha, laquelle avec les 95 ha de terres cultivables et les prés appartiennent à la commune.

Histoire

Le village appartenait à l’évêché de Metz.
En 1341 les 2/3 des terres étaient la propriété du couvent de St Avold.
En 1793 le couvent possédait son dernier bâtiment dans la partie dit  » le Hof « 
Entre Guessling et Lelling près de Fischereibach : il paraît qu’à cet emplacement se trouvait un Templer-Herrenhaus, maison de Maître des Templiers.
Après la guerre de Trente ans, Guessling était pratiquement vidé de ces habitants et donc à la merci des étrangers.

Les renseignements, études et réalisations ont été données par les Instituteurs de l’école de l’Empereur du Canton de Forbach.
De M. Löhr et l’inspecteur Dedweiller.

Les Templiers en Lorraine d’après Michel HENRY

Au 17ème siècle les Templiers s’installèrent en Lorraine et fondèrent la baillène de Lorraine, cette région était le champ clos où s’affrontaient les intérêts impériaux et français.
Dès leur fondation les Templiers apparaissent dans toute leur originalité : moines et soldats.
Chevaliers revêtus du manteau blanc marqué de la croix rouge. Ils avaient prononcé les trois voeux, de pauvreté, de chasteté et d’obéissance et étaient considérés comme des membres du clergé.

La noblesse fut séduite par ces moines Chevalier. Rien n’indique cependant qu’une MAISON DE TEMPLIERS se trouvait à Guessling.
L’emplacement d’un Temple en face de l’Etang des Sirènes à Hémering non plus.
Les plus proches MAISONS DE TEMPLIERS se trouvaient à Bouzonville en 1133 et à Gélucourt.

Le Clergé de la Moselle pendant la Révolution

Jean Chrétien Remlinger, curé depuis le 24 mars 1778. Il prêta le 30 janvier 1791 le serment pur et simple après s’être concerté avec le maire trois jours auparavant.
Une maladresse dans l’énoncé de la formule, qui répétait le procès verbal, fit douter de la légalité de ce serment. Après avoir promis de maintenir la Constitution, il continua  » de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse  » comme si cette vigilance seule devait constituer ce qu’il entendait par maintenir la Constitution.
Avant de procéder à son remplacement, l’assemblé électorale du 5 juin 1791 lui fit écrire pour lui demander des explications, dans sa réponse, il donna toutes les assurances érigées et promis de rectifier  » l’erreur légère  » qui avait donné lieu à ce malentendu. 

Le curé Remlinger avait du mal à quitter la paroisse de Guessling, malgré son remplacement par le curé Philippe COLT qu’il devait côtoyer pendant trois ans, non sans peine.
Une correspondance abondante entre le curé Colt et l’évêché de Metz nous apprend que la population du village était très attachée à l’ancien curé, ce qui énervait COLT.
L’évêché demandait d’ailleurs à chaque réponse d’avoir un peu de patience et de toute façon le curé Remlinger quitterait bien un jour ces paroissiens.
A cette époque de l’histoire, en 1810, l’église se trouvait sur l’ancien cimetière et non près de la Fontaine St Gangoulf.
Le cimetière n’était pas celui d’aujourd’hui et Colt disait d’ailleurs que les vaches traversaient ce dernier pour descendre vers la fontaine.

Contribution de son Histoire par l’abbé A. Meyer archiprêtre de St Avold 1929 – 1946.

Les renseignements sur le curé COLT : Il était né à Dorviller le 07/11/1752, il avait un frère curé et un cousin.
Dans les années 1793 – 1798 il a fait 12 baptêmes clandestins à St Avold, 1 à l’Hopital, 4 à Moulin-Neuf et 17 à Altviller où il avait un pied-à-terre.
Le 25 avril 1795 il célébra la messe et bénit trois mariages à la fois. En 1810 il était curé à Guessling.

Dans le même livre

Le vicaire Michel Hesse nommé le 29 juin 1787, né à Guessling le 04/12/1752, fils de Jean Hesse et de Catherine Lepacque, prêtre le 22 septembre 1781, vicaire à Racrange (09/11/1781), malade chez son oncle à Buhl (octobre 1782), vicaire à Walschbron (04/04/1783) envoyé au port de Brest (22/10/1783), administrateur de Harskirchen (26/01/1787), vicaire de Soucht (24/03/1787), du Val de Géblange (25/05/1787) et à Lelling de 1805, jusqu’à sa mort en 1830.

Dans le même livre

Dans le canton de Puttelange, à Rémering, Jean-Claude JEAN, curé depuis le 27/02/1782, né à Guessling, prêtre le 18/09/1762, vicaire à Roth (septembre 1762), à Grostenquin (décembre 1763) et administrateur de Soucht (août 1771).

Sources : archives du Landratsamt de Sarrlouis – Le Clergé de la Moselle pendant la Révolution par le Chanoine P. Lesprand

Note d'histoire (Guessling et Hémmering)

Avant la Révolution Française, les deux petites localités de « Guessling et Hemmering » faisaient partie du temporel de l’Abbaye de St-Avold, qui exerçait sur ce lieu « haute, moyenne et basse justice » et percevait la dîme…

Les deux localités étaient rattachées à la paroisse de BOUSTROFF, dont le curé était nommé par l’abbé de St Nabor.
En 1729 les habitants du lieu reçurent un « vicaire-résident », mais ils revinrent à la charge vers 1755 pour obtenir un « curé » et pour devenir une Paroisse indépendante.

L’abbé Nicolas HITZEL fut le premier curé. Son acte de décès en 1764 mentionne qu’il fut inhumé dans l’église (c’est à dire celle qui se trouvait au milieu du cimetière).
Vers le milieu du 18ème siècle, alors que s’achevait la reconstruction de l’importante Abbaye de St Avold, les habitants de Guessling-Hémering voulurent devenir « PAROISSE ».
L’abbé refuse, car il aurait du payer le nouveau curé.
Les habitants ne voulaient pas participer à la réfection de l’église-mère de Boustroff.
Comme l’évêque de Metz avait nommé déjà un curé en la personne de Sieur Huray Henricus, l’affaire fut portée devant l’archevêque de Trèves.
Les gens de Guessling-Hémering eurent tort, mais obtinrent quand même leur curé en 1755 en la personne de Nicolas HITZEL.
L’acte de décès de ce dernier se trouve dans les archives départementales sur Guessling 1E3, page 336 et il mentionne:

Le 30 du mois de janvier mil sept cent soixante quatre vers les trois heures après midi, âgé d’environ cinquante quatre ans, muni de tous les sacrements de l’église après une longue maladie est enfin décédé de ce monde messire Nicolas HITZEL prêtre curé de la paroisse de Guessling nouvellement érigée en cure par session est travaux et le lendemain trente et un dudit mois vers les quatre heures de relevé, nous soussigné prêtre curé de Faulquemont l’avons enterré dans l’église paroissiale dudit Guessling, en présence du Sieur Marc Kieffer, curé de Béning, du Sieur Tabery curé de Boustroff, du Sieur Jean Claude JEAN vicaire de Grostenchen et du révérend père Cyrille Capucin de la maison de Bistroff qui ont tous signé avec nous.

Les prêtres suivants furent:

Nicolas LORSCHBACH1764 – 1778
Jean Chrétien REMLINGER1778 – 1803 (mort à Guessling 1806)
Philippe COLT1803 – 1820
Joseph GROOS1820 – 1836 (ensuite curé de Cattenom où il décéda)
Nicolas KIN1836 – 1846
Nicolas THIRION1846 – 1852 (sous son pastorat fut construite l’église actuelle – fut ensuite curé de Creutzwald puis succéda à Cattenom à l’abbé GROSS).
Jean Bernard PLETSCHETTE du GD de Luxembourg1852 – 1868 (sa tombe existe toujours à Guessling)
Jean Pierre SIEBERT1868 – 1883
Pierre MARION1883 – 1902 (mort à Strasbourg en 1912)
Eugène SCHWARTZ1902 – 1948 (battit les records de longévité à Guessling)
Edouard ROBIN1947 – 1961 (desservant de Lelling)
Nicolas THEOBALD1961 – 1971
Marcel KLINK1971 – 1989
Gilbert BREM1989 – 1998
Rebé SCHNEIDER1998 – 2012
David CHAUDEY2012 – 2018
Sébastien PETITJEAN2018-